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Faire un bébé solo : Ma fausse couche… (partie 2)

….. Suite de la partie 1……

Vendredi 29 juillet, Je suis sortie du cabinet gynécologique à 18H45, il était donc trop tard pour joindre le bloc et fixer la date du curetage. La secrétaire doit me rappeler le lundi pour fixer l’intervention au plus vite.

Ma hantise : que l’évacuation se passe avant…

Le week-end va être long… Je me réfugie une grande partie du temps chez des amis qui me soutiennent dans ce moment très difficile. J’ai du mal à réaliser tout ce qui se passe, je n’ai pas envie d’en parler et j’ai juste hâte d’être le lundi matin pour connaître la date du curetage. Savoir que mon embryon n’évolue plus de mon ventre est insupportable, j’ai envie d’en finir assez vite….

Lundi 1er Août 9h30 j’appelle le cabinet gynécologique.

La secrétaire m’annonce qu’il n’y a pas de bloc disponible avant le jeudi après midi.

Énorme chute pour moi !!!! J’ai tellement peur que l’évacuation se passe avant…. Mais malheureusement nous sommes début août et peu de bloc sont ouvert cette semaine.

Curetage prévu le jeudi à 15h, rendez vous pris pour le mardi : test PCR, prise de sang et anesthésiste !

Mardi 2 Aout, je me lève tranquillement, les nuits sont difficiles

Coup de téléphone de mes amis (partis en vacances à l’autre bout de la France la veille) : leur chalet en montagne a été loué dans la nuit pour le jour même et la personne qui gère normalement sur place ne veut pas se rendre disponible !!

Changement de programme express : après mes rendez vous à la clinique je fais un aller retour à la montagne pour mettre le chalet en ordre et accueillir les locataires.

Au moins je n’aurais pas le temps de penser et cogiter !!

15h15, tous mes rendez vous sont passés, je prend la route direction la montagne.

L’aller/retour se passe bien, malgré quelques douleurs au ventre sur le retour.

Dès mon retour vers 21h15, je file à mon dîner prévu chez des voisines. Dans la soirée, de passage aux toilettes, je découvre des petits saignements…. Ce que je redoutais le plus…. Le stress m’envahit et je préfère rentrer vite chez moi, je ne sais pas ce qui va se passer mais j’ai envie d’être seule chez moi.

La nuit est chaotique, je me lève toutes les heures et je perd beaucoup de sang…

Je dors très peu, je pleure beaucoup, j’ai mal au ventre et la vue du sang m’anéantit.

Mercredi 3 août, dès 9h j’appelle le cabinet gynécologique pour expliquer la situation.

Rendez vous pour un contrôle dans la matinée.

11h45, le gyneco m’ausculte. Tout est toujours bien en place, on voit encore bien la poche et l’embryon…. Pas de décollement visible…. Curetage maintenue pour le lendemain après midi.

Je passe la journée sur mon canapé, les saignements se sont réduits mais n’ont pas disparus, je suis épuisée mais heureusement j’arrive à me reposer.

Je me couche le soir en programmant mon réveil à 6h30 pour pouvoir déjeuner avant 7h, heure où je dois arrêter de manger en vue du curetage.

Jeudi 4 Août, 6h du matin, je suis réveillée par d’énormes douleurs au ventre.

Je me lève et là c’est lhémorragie….. !! Je suis pliée en deux, j‘hurle de douleur et je me «vide» de mon sang !! La panique m’envahît. Je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie. Impossible de manger mais je me force : 2 abricots et 2 granolas en prévision du jeun imposé pour le bloc l’après midi.

7h, j’appelle ma voisine au secours. Je suis tellement mal et j’ai peur.

On appelle les urgences maternité de la clinique, la sage femme me dit que mon gyneco arrive pour 8h et me demande de me rendre à son cabinet dès que je peux, elle le prévient de ma venue.

J’arrive tant bien que mal à prendre une douche, le sang coule à flot dans la baignoire…

Je me sens de plus en plus mal, la douleur est de plus en plus insupportable, je commence à avoir la nausée. Ma voisine me prévient qu’elle m’attend dans la voiture, mais je n’arrive pas à sortir des toilettes. Je réussi finalement à m’habiller et à descendre pour partir.

8h15 on prend la route direction la clinique. Non seulement la douleur est insupportable mais en plus j’ai vraiment la nausée… On a à peine fait 1km que je lui demande de s’arrêter, je sens que je vais vomir… Elle a tout prévu et me tend un Tupperware…. C’est bien la première fois de ma vie que je vomis en voiture… Je me sens un peu mieux après, la douleur est toujours là mais je n’ai plus la nausée….

8h45 j’entre dans le cabinet du gynécologue, j’ai mal, je saigne, je pleure… Je n’en peux plus !!

Il m’ausculte et « nettoie » à l’aide de compresses.

Le verdict tombe : la poche est coincée dans le col de l’utérus, c’est pour ça que je souffre autant, il faut la retirer….

Il prend sa longue pince et la retire…. J’ai l’impression qu’il m’arrache tous les organes…. Je hurle c’est l’enfer mais ça ne dure que quelques secondes et ensuite c’est physiquement le soulagement !! La douleur disparaît presque totalement.

Il vérifie que c’était bien la poche, moi qui ne voulait rien voir ni sentir c’est complètement raté… Léchographie confirme qu’il reste des résidus je dois donc quand même passer par le curetage.

On retourne s’assoir à son bureau, directement ma voisine trouve que mon visage s’est détendu et que j’ai repris des couleurs. Mon gynéco décide de me garder à la clinique. Il appelle le bloc pour me trouver une place dès le matin et ensuite le service ambulatoire pour les prévenir de mon arrivée.

Tout s’enchaîne assez vite, je change de bâtiment, monte au service ambulatoire et je suis installée en chambre. L’équipe médicale est adorable. Ma voisine a le droit de rester avec moi en chambre, je ne suis pas seule.

L’infirmière vient pour faire mon dossier, et malgré que j’ai tout vomi elle enregistre que j’ai un peu mangé à 7h… Du coup il va falloir patienter un peu…

12H30 le brancardier vient me chercher pour aller au bloc. C‘est l’heure d’en finir

Toute l’équipe est vraiment adorable, au petit soin pour moi. J‘ai l’impression d’être hors de mon corps, j’ai complètement déconnecté mon cerveau mais je me sens bien entourée.

Mais au réveil, ma carapace éclate et je m’écroule, je réalise vraiment ce qui se passe… Cette fois ma grossesse est réellement finie, mon ventre est vide….

Une des journées les pire de ma vie…. Une journée qui va chambouler une nouvelle fois ma vie…

Depuis j’ai remonté la pente et je me remet de cette fausse couche. Ma force et mon courage reprennent le dessus et j’ai repris ma vie en main avec des nouvelles envies et des projets pleins la tête.

Ce petit embryon qui s’était accroché restera à jamais dans mon cœur.

Je retournerais, dans quelques mois, en Espagne pour un nouveau transfert mais en attendant je prend du temps pour moi, pour me remettre de cette nouvelle épreuve que la vie m’a imposée.

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